Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/50

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accents de l’amour pour se livrer à ceux de la reconnaissance.

Inquiète de l’état de monsieur de Sancerre, elle voulut partager avec la comtesse et les gens de l’art, le soin de veiller à sa sûreté.

La blessure se trouvant sans aucune sorte de conséquence, le comte exigea alors de Juliette d’aller employer près de son amant des instants aussi précieux.

Mademoiselle de Castelnau obéit, et ayant laissé la comtesse avec son mari, vint retrouver Raunai. Elle lui apprit tout ce qui s’était passé depuis leur séparation, elle ne lui cacha point les vues de monsieur de Guise.

Raunai s’en alarma. Un rival de cet ordre est fait pour inquiéter un amant, et un amant coupable, qu’un seul mot de ce rival terrible peut à l’instant couvrir de chaînes.

Le lendemain, monsieur de Sancerre qui allait beaucoup mieux, les rassura l’un et l’autre ; il promit même de parler au duc ; mais il fut résolu qu’on cacherait les démarches de Raunai qui, dès le même instant, irait vivre ignoré chez un particulier de la même religion que lui, et que chaque soir,