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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/12

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faits pour l’homme que ceux qui n’ont célébré que des fantômes. Hercule[1], grand capitaine, dut vaillament combattre ses ennemis, voilà le héros et l’histoire ; Hercule détruisant des monstres, pourfendant des géans, voilà le Dieu… la fable et l’origine de la superstition ; mais de la superstition raisonnable, puisque celle-ci n’a pour base que la récompense de l’héroïsme, la reconnaissance due aux libérateurs d’une nation, au lieu que celle qui forge des êtres incréés, et jamais apperçus, n’a que la crainte, l’espérance, et le dérèglement d’esprit pour motifs. Chaque peuple eut donc ses Dieux, ses demi-

  1. Hercule est un nom générique, composé de deux mots celtiques, Her-Coule, ce qui veut dire, monsieur le capitaine, Hercoule était le nom du général de l’armée, ce qui multiplia infiniment les Hercoules ; la fable attribua ensuite à un seul, les actions merveilleuses de plusieurs.
    (Voy. hist. des Celtes, par Peloutier).