Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/163

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vif pour madame de Nelmours, éclairant le sentiment qu’il éprouvait, il y reconnaissait plus d’ambition que de délicatesse, et beaucoup moins d’amour que de prétention.

Examinait-il au contraire l’impulsion qui l’entraînait vers l’intéressante Dolsé, il n’y trouvait qu’une tendresse pure, dégagée de tout autre motif. Peut-être, en un mot aurait-il desiré qu’on le crût l’amant de Nelmours ; mais ce n’était que de Dolsé dont il voulait devenir l’époux.

Cependant, déjà beaucoup trop trompé à l’extérieur des femmes, malheureusement bien sûr qu’on ne les connaît guères mieux en les ayant, se défiant de ses yeux, n’en croyant plus son cœur, ne s’en rapportant qu’à sa tête, le duc voulut sonder le caractère de ces deux femmes, et ne se décider, comme nous l’avons dit, que pour celle dont il lui deviendrait impossible de douter.

En conséquence de ces projets, Ceilcour se déclara premièrement à Dolsé ; il la voyait souvent chez une femme où