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de l’héroïne célébrée. Elle pénètre enfin avec son chevalier dans une dernière salle où l’attendait le repas le plus délicieux, servi sur une table fort basse entourée de lits de repos. Les pucelles présentent à laver dans des aiguières d’or, contenant les plus doux parfums, et leurs beaux cheveux traînans servent à s’essuyer[1]. Alors chaque chevalier prend une dame pour manger à sa même assiette[1], et comme l’on imagine aisément, Ceilcour et Dolsé se trouvent bientôt ensemble. Au dessert les troubadours reparaissent et viennent encore amuser la baronne par des couplets et des impromptus.

Le repas fini, on passe dans une lice préparée : c’est une plaine immense, de laquelle des pavillons superbes ornent le lointain ; mais la partie destinée aux combats est environnée d’amphithéâtres recouverts de tapis verts et or. Les héraults d’armes parcourent la carrière, en annonçant un tournois où sera fait

  1. a et b C’était l’usage. Voyez les romans de chevalerie.