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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/18

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qui les avaient précédés ! Quelle barbarie, quelle grossièreté succédaient aux romans pleins de goût et d’agréables fictions, dont les Grecs nous avaient donné les modèles ; car bien qu’il y en eût sans doute d’autres avant eux, au moins alors ne connaissait-on que ceux-là.

Les troubadours parurent ensuite ; et quoiqu’on doive les regarder, plutôt comme des poëtes, que comme des romanciers, la multitude de jolis contes qu’ils composèrent en prose, leur obtiennent cependant avec juste raison, une place parmi les écrivains dont nous parlons. Qu’on jette, pour s’en convaincre, les yeux sur leurs fabliaux, écrits en langue romane, sous le règne de Hugues Capet, et que l’Italie copia avec tant d’empressement.

Cette belle partie de l’Europe, encore gémissante sous le joug des Sarrasins, encore loin de l’époque où elle devait être le berceau de la renaissance des arts, n’avait presque point eu de romanciers