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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/182

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rentes manières ; cela fait, on apperçoit revenir en foule les jongleurs, les troubadours, les ménétriers, et chacun dans son art amuse le cercle jusqu’à la fin du repas ; mais tout se rapporte à Dolsé ; pantomime, vers, musique, tout la chante, tout la célèbre, tout est analogue à ses goûts, il n’est absolument question que d’elle. Loin d’être insensible à tant de délicatesse, ses yeux remplis d’amour et de reconnaissance peignent à son chevalier les sentimens dont elle est agitée… Beau sire, lui dit-elle naïvement, en vérité si nous étions encore dans ces temps si renommés, je crois que vous m’auriez choisi pour votre dame… Ange céleste, lui répondait tout bas Ceilcour, en quelque temps que nous eussions vécu, nous étions destinés l’un pour l’autre ; laissez-moi jouir du charme de le croire, en attendant celui de vous en convaincre.

Après le souper on passa dans une salle différente, et celle-ci ornée sans art, offre au naturel les diverses décorations nécessaires à deux charmans