Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/181

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conduire, et chacun va se préparer au second acte de cette agréable fête.

À dix heures du soir, Ceilcour vient chercher l’objet de ses soins ; les coquillages de feu qui éclairaient la route que l’on devait suivre, formaient par différens cordons de lumière les deux noms enlacés de l’amant et de la maîtresse au milieu des attributs de l’amour. Ce fut ainsi que l’on arriva à la salle du spectacle français où les principaux acteurs de ce théâtre représentèrent le Séducteur et Zénéïde ; au sortir de la comédie on passa vers une autre partie du parc.

Là se trouve une salle de festin délicieuse, dont le dedans n’est décoré que de guirlandes de fleurs naturelles, entrelacées d’un million de bougies.

Pendant le repas, un guerrier monté et armé de toutes pièces paraît, et vient défier un des chevaliers qui se trouve à table ; celui-ci se lève, on le revêt de ses armes, les deux combattans montent sur une esplanade en face de la table du souper, et donnent aux dames le plaisir de les voir se battre de trois diffé-