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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/184

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très-essentielle ; le chevalier aux armes noires, géant furieux de cette tour, qui nous désole lui et les siens depuis bien des années… qui quelquefois vient faire des courses jusqu’aux portes mêmes de mon château ; ce chevalier dangereux enfin, obligé de céder à l’ascendant de son étoile, perdra la moitié de ses forces sitôt qu’il aura vu vos charmes ; paraissez-donc belle Dolsé, et que ce qui vous entoure puisse dire avec moi, qu’en fixant à jamais l’amour et le plaisir dans nos heureux climats, vous y avez en même temps ramené le calme et la tranquillité.

Je vous suivrai toujours, chevalier, dit la baronne, et puisse ce calme dont vous croyez que je dispose, se trouver plus sûrement dans tous les cœurs qu’il ne règne à présent dans le mien. Deux grands yeux bleux pleins de flamme se fixent, en disant ces mots, sur ceux de Ceilcour, et portent au fond de son cœur des traits divins qui ne s’éteignirent jamais.

Madame de Dolsé se coucha dans une grande agitation ; tant de délicatesse, de