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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/185

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soins, de galanterie, de la part d’un homme quelle idolâtrait, achevaient de plonger ses sens dans une sorte de délire, qu’elle n’avait jamais éprouvé ; et comme après des choses aussi éclatantes, il lui paraissait impossible que celui qui l’occupait uniquement ne brûlât pas du même sentiment, elle se livra sans défense à une passion qui ne paraissait plus lui offrir que des délices, et qui lui préparait pourtant bien des maux.

Pour Ceilcour, ferme dans son projet d’épreuve, quelque profondeur qu’eût la plaie que venaient d’ouvrir les tendres regards d’une aussi jolie femme, il résista et se promit plus fermement que jamais de ne se rendre qu’à la plus digne de l’enchaîner éternellement.

Dès neuf heures du matin, les clairons, les cimballes, les cors, les trompettes, appellent les chevaliers aux armes et réveillent la baronne… trop émue pour avoir passé une bonne nuit, elle est bientôt préparée au départ ; elle descend, Ceilcour l’attendait ; cinquante chevaliers verts armés de toutes pièces,