Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/195

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coins du char avec des guirlandes de rose ; cette superbe machine passe la première.

On se disposait à suivre, quand Ceilcour prie la baronne de tourner encore une fois ses regards sur le château du géant qui vient de lui donner à dîner… Elle regarde ; l’édifice est presque déjà tout entier consumé par le feu ; du haut des fenêtres, de l’esplanade des tours, se précipite par groupe au milieu des flammes, cette innombrable quantité de petits nègres que l’on a vu servir au repas, ils appellent au secours, ils poussent des cris qui, se mêlant aux sifflemens des tourbillons embrâsés, rendent ce spectacle aussi majestueux qu’imposant.

La baronne s’effraye ; son âme compatissante et douce ne peut rien souffrir de ce qui paraît affliger ses semblables, son amant la rassure ; il lui prouve que tout ce qu’elle voit n’est qu’artifice et que décoration… Elle se calme ; l’édifice est en cendre, et l’on vole au château.

Tout est préparé pour un bal. Ceilcour l’ouvre avec Dolsé, et les danses se sui-