Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/196

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vent au son des instrumens les plus variés et les plus agréables.

Mais quel coup imprévu semble troubler la fête. Il était environ dix heures du soir, lorsqu’un chevalier paraît ; il est alarmé. Catchukricacambos, dit-il, pour se venger du traitement qu’il a reçu, des contributions levées sur lui, et de l’incendie de son château, arrive à la tête d’une armée nombreuse pour anéantir le chevalier aux armes vertes, sa maîtresse et ses possessions. Allons, madame, s’écrie Ceilcour, en offrant sa main à Dolsé, allons reconnaître avant de nous effrayer… On quitte le bal en tumulte, on arrive à l’entrée des parterres, et l’on apperçoit aussi-tôt dans le lointain cinquante charriots de feu, tous attelés d’animaux du même élément, et dont les formes sont extraordinaires. Cette formidable légion s’avance majestueusement… Quand elle est à cent pas des spectateurs, il part de chacun de ces chars magiques une nuée de bombes, d’où jaillit par leurs éclats dans les airs une pluie de marcassites, qui forme, en