Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/20

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dire au commencement du siècle dernier que Durfé écrivit son roman de l’Astrée qui nous fit préférer, à bien juste titre, ses charmans bergers du Lignon aux preux extravagans des onzième et douzième siècles ; la fureur de l’imitation, s’empara dès-lors de tous ceux à qui la nature avait donné le goût de ce genre ; l’étonnant succès de l’Astrée, que l’on lisait encore au milieu de ce siècle, avait absolument embrasé les têtes, et on l’imita sans l’atteindre. Gomberville, la Calprenède, Desmarets, Scudéri, crurent surpasser leur original, en mettant des princes ou des rois, à la place des bergers du Lignon, et ils retombèrent dans le défaut qu’évitait leur modèle ; la Scudéri fit la même faute que son frère ; comme lui, elle voulut ennoblir le genre de Durfé, et comme lui, elle mit d’ennuyeux héros à la place de jolis bergers. Au lieu de représenter dans la personne de Cirus un roi tel que le peint Hérodote ; elle composa un Ar-