Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/201

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les feux qui dévorent la mienne… il faut que je trouve le malheur de ma vie, où j’en desirais la félicité… et ce sera vous… ce sera vous cruelle qui aurez détruit toute la douceur de mes jours !

L’obscurité ne permit pas à Ceilcour de voir ici l’état de sa belle maîtresse ; mais elle était couverte de pleurs… des sanglots coupaient sa respiration… elle veut se lever et sortir du bosquet, Ceilcour l’arrête, et la contraignant de se rasseoir, non… non, lui dit-il, non vous ne fuirez-pas, sans que je sache à quoi m’en tenir… dites ce que je dois espérer ; ou rendez-moi la vie, ou plongez à l’instant un poignard dans mon sein… mériterai-je un jour quelque sentiment de vous Dolsé… ou faut-il me résoudre à mourir du désespoir de n’avoir pu vous attendrir ? — Laissez-moi, laissez-moi je vous conjure, n’arrachez pas un aveu qui n’apportera rien de plus à votre bonheur et qui troublera tout le mien. — Oh juste ciel ! est-ce donc ainsi que je devais être traité par vous ?… Je vous entends madame… oui vous le pronon-