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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/202

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cez mon arrêt… vous éclaircissez mon horrible sort… Eh bien ! c’est moi qui vais vous quitter… vous épargner l’horreur d’être plus long-temps avec un homme que vous haïssez. Et en prononçant ces mots Ceilcour se lève. Moi vous haïr, dit Dolsé en le retenant à son tour… ah ! comme vous savez le contraire… vous le voulez… eh bien oui… je vous aime… Le voilà dit ce mot qui me coûtait autant… mais si vous en abusez pour faire mon tourment… Si jamais vous en aimez une autre… vous me précipiterez au tombeau. Moment le plus doux de ma vie, dit Ceilcour en couvrant de baisers les mains de son amante… Je l’ai donc entendu ce mot flatteur qui va faire toute la joie de ma vie !… et serrant les deux mains qu’il tient, sur son cœur… ô vous que j’adorerai jusqu’à mon dernier soupir, poursuit-il avec véhémence, s’il est vrai que j’aie pu vous inspirer quelque chose, pourquoi balanceriez-vous à m’en convaincre… pourquoi remettre à d’autres