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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/209

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n’en reviendriez pas au moins avec un ridicule comme celui que vous venez de vous donner, en prenant pour la dame de vos pensées une petite prude qu’on ne voit nulle part, et qui, sans doute, ne s’isole ainsi, que pour s’occuper plus romanesquement de son beau chevalier. C’est vrai, je sens mes torts, répond Ceilcour, et malheureusement je ne connais qu’une façon de les réparer. — Et quelle est-elle ? — Mais c’est qu’il faut que vous vous y prêtiez… et vous ne le voudrez jamais. — Et qu’ai-je à faire là, je vous prie ? — Écoutez avant de vous fâcher ; un bouquet à la baronne de Dolsé est un ridicule, j’en conviens, et je ne vois, pour le couvrir, qu’une fête à la comtesse de Nelmours. — Moi, devenir le singe de cette petite femme… me laisser jeter des fleurs au nez en spectacle… Oh ! pour le coup, vous en conviendrez, si j’effaçais par-là vos torts, ce ne serait qu’en m’en donnant à moi-même, et je n’ai ni le desir de partager vos folies aux risques de ma réputation, ni le dessein de voiler vos inconséquences en m’acca-