Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/211

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et votre goût pour les fêtes… — car, raillerie cessante, on dit que c’était d’une élégance… Ainsi vous me faites donc la grâce de jeter les yeux sur moi pour succéder à cette héroïne… j’en suis d’une gloire… Belle comtesse, dit Ceilcour, avec le plus grand sang-froid, quand vos sarcasmes seront épuisés, j’essaierai de vous parler raison… si cela se peut. — Allons, parlez, parlez, je vous écoute, justifiez-vous, si vous l’osez. — Me justifier, moi… il faut avoir des torts pour se justifier, et celui que vous me supposez ici, n’est-il pas impossible, après les sentimens que vous me connaissez pour vous ? — Je ne vous connais aucun sentiment pour moi, je ne sache pas que vous m’en ayiez jamais fait voir aucun ; si cela était, vous n’auriez certainement pas donné de fête à Dolsé. — Eh ! laissez-là, madame, une plaisanterie sans conséquence ; j’ai donné un bal et quelques fleurs à Dolsé, mais ce n’est qu’à la comtesse de Nelmours… à la femme du monde que j’aime le mieux, à qui je prétends donner une fête… — Encore si