Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/224

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remplissait une table ronde, et ne laissait au-delà de lui, qu’un cercle couvert de fleurs d’oranges et de feuilles de roses, qui montait et descendait à volonté ; ce cercle destiné à contenir les mets, n’en supportait néanmoins aucun ; la comtesse de Nelmours, l’une des femmes de Paris qui s’entendaient le mieux à faire bonne chère, pouvait ne pas être contente de ce qui lui serait servi, il avait paru plus agréable à Ceilcour de la laisser elle-même ordonner son dîner. Dès qu’il l’eût invité à s’asseoir, et que les couverts qui régnaient autour du cercle de fleurs eurent été remplis par sa suite et par lui au nombre de vingt-cinq hommes et d’autant de femmes, la comtesse lut dans un petit livre d’or qui lui fut présenté par la fée, un menu de cent différentes espèces de plats que l’on savait être le plus de son goût… Avait-elle choisi, la fée frappait, le cercle s’enfonçait en laissant néanmoins autour de lui une rampe de même forme où les assiettes se trouvaient posées, et le cercle de fleurs remontant aussi-tôt,