Aller au contenu

Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nade dans ses jardins. À peine a-t-on fait trente pas que l’on se trouve près d’une magnifique pièce d’eau, de laquelle les bords sont si bien déguisés, qu’il devient impossible de voir où se termine ce bassin immense, il semble que ce soit une mer. Tout-à-coup trois vaisseaux dorés, dont les cordages sont de soie pourpre et les voiles de taffetas de même couleur, brodées d’or, paraissent vers l’occident ; il en arrive trois autres du point opposé, dont tout ce qui doit être de bois est argent, et tout le reste couleur de rose. Ces navires sont prêts à se rencontrer et le signal du combat se donne. Oh ciel ! dit la comtesse, ces vaisseaux vont se battre… et pour quelle raison ? Madame, répondit Oromasis, je vais vous l’expliquer. S’il était possible que ces guerriers pussent nous entendre, peut-être apaiserions-nous leur querelle ; mais la voilà maintenant trop engagée, il nous serait difficile de les fléchir ; le génie des comètes qui commande les vaisseaux d’or, se vit enlever il y a un an, dans un de ses palais lumineux, sa