Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/229

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belle qu’Azélis. — Ah ! craint-on de ne l’être pas autant qu’Azélis, quand on l’est plus qu’aucune femme de la terre ; mais malheureusement tout ceci n’est peut-être plus de saison, et si le génie des comètes vient à triompher, votre généreux secours est inutile ; voilà les vaisseaux prêts à se joindre, attendons l’issue du combat.

À peine Ceilcour a-t-il dit ces mots, que les flottes commencent à se canonner… Pendant plus d’une heure on fait de part et d’autre un feu d’enfer… les navires se réunissent enfin, une infanterie formidable inonde les ponts… On se heurte, on s’accroche, les six vaisseaux ne font plus qu’un seul champ, sur lequel on se bat avec ardeur ; des morts paraissent tomber de toutes parts, la mer est teinte de sang, elle est couverte de malheureux qui s’y précipitent, espérant trouver leur salut dans les flots ; cependant l’avantage est entier au génie de la lune, les vaisseaux d’or se désagréent, les mâts tombent, les voiles se déchirent, à peine reste-t-il encore sur