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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/230

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cette flotte quelques soldats pour la défendre ; le génie des comètes ne pense plus qu’à la fuite, il cherche à se dégager, il y réussit, sa flotte se sépare, mais elle n’est plus en état de tenir la mer ; le génie qui la commande voyant la mort l’environner de toutes parts, se jette dans un esquif avec quelques uns de ses matelots ; il était temps : à peine a-t-il pris le large que ses navires, tous trois élancés dans les airs, au moyen des poudres embrasées par l’ennemi dans leurs flancs, s’y brisent avec un fracas épouvantable, et retombent en tristes débris, sur la surface agitée des eaux.

Voilà le plus beau spectacle que j’aie vu de ma vie, dit la comtesse, en serrant les mains de son amant ; il semble que vous ayiez deviné que la chose du monde que je desirasse le plus, fût de voir un combat naval. Mais, madame, répond Oromasis, voyez-vous où ceci vous entraîne ; avec l’âme généreuse que je vous connais, vous allez voler au secours d’Azélis, la rendre au prince des Comètes qui, comme vous voyez, se dirige