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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/239

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pressons-nous de nous y rendre ; mais ne serez-vous point effrayée madame, poursuivit le génie, de la manière dont nous allons quitter ce séjour céleste ? — Quoi, ne sera-ce point dans ce char volant qui m’y a conduite ? — Non madame, apprenez toute l’horreur de mon destin, dès que vous ne consentez pas à me rendre heureux dans ce séjour, il ne m’est plus permis de prétendre à le revoir ; dominé par l’influence des planettes qui m’entourent, je suis contraint par elles à perdre insensiblement chaque partie de mes états où je n’éprouve que rigueurs des femmes que j’ai desiré ; l’île superbe des Diamans, où je vais vous conduire, disparaîtra de même pour moi, si vous ne vous déterminez pas à devenir ma femme. — Ainsi vous allez donc perdre ce joli petit château de cartes ? — Oui madame, il va s’engloutir avec nous. — Vous me faites frémir, cette manière de voyager est bien dangereuse, moi qui ne vais jamais en voiture, sans crainte d’y verser ; jugez des peurs que vous allez me