Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/241

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lons couleur de chair qui, leur comprimant la taille, dessinaient agréablement toutes leurs formes.

Eh bien ! dit le génie à la comtesse, en s’approchant respectueusement d’elle, ayez-vous été fatiguée de la route ? — Il serait difficile de la faire plus doucement ; mais montrez-moi donc le point dont nous sommes partis ; le voilà madame, dit le génie, mais il ne reste plus aucuns vestiges ni du rocher ni du château.

Effectivement, tout s’était abîmé à-la-fois, ou plutôt tout s’était artistement transformé en la felouque charmante qu’occupait maintenant la comtesse.

Cependant les matelots rament… les flots gémissent sous leurs efforts multipliés, lorsque tout-à-coup une musique enchanteresse se fait entendre sur les galères qui voguent de conserve avec celle de notre héroïne ; ces orchestres sont disposés de façon qu’ils se répondent mutuellement à la manière des fêtes d’Italie, et la musique ne cesse point de toute la route ; mais elle varie