Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/253

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Nous voilà aux portes des états du génie qui préside au feu, madame, dit Oromasis ; mais il est prudent de nous arrêter ici, jusqu’à ce qu’il nous ait fait savoir s’il est possible d’entrer en sûreté dans sa ville ; le séjour en est bien dangereux.

À peine Ceilcour a-t-il dit ces mots, qu’une salamandre élancée du volcan, vient tomber aux pieds de celle pour qui sont préparés tous ces jeux, et s’adressant à Ceilcour, Oromasis, dit-elle, le génie du Feu m’envoie pour vous prévenir de ne point entrer dans sa ville, que vous ne lui ayiez envoyé d’avance la dame qui est avec vous ; il l’a vue… il l’aime, et prétend l’épouser sur l’heure ; toute alliance est rompue, si vous lui refusez ce don, et il va lancer sur vous et ce qui vous entoure, tous les feux dont il dispose, pour vous contraindre à le satisfaire. Allez dire à votre maître, répondit Ceilcour, que je céderais plutôt ma vie que ce qu’il exige ; je venais le voir à titre d’ami… nous le sommes, il sait combien ses forces augmentent par les