Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/254

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miennes, et l’utilité dont je lui suis, ne me permettait pas de croire à des procédés de la sorte… Qu’il fasse tout ce qui lui plaira, je suis à couvert de ses foudres… qu’il les lance, nous jouirons de leurs effets sans les redouter, et son impuissante colère n’aura servi qu’à nos plaisirs. La prépondérance que la nature m’a donné sur lui, s’étend plus loin qu’il ne le croit et lorsque j’aurai ri de sa débilité, je lui ferai sentir mon suprême pouvoir… La Salamandre repart à ces mots… deux minutes suffisent à la r’engloutir dans le volcan.

Aussi-tôt le ciel s’obscurcit, l’éclair sillonne la nue, des tourbillons mêlés de cendre et de bitume, s’élancent du sein de la montagne, et retombent en serpentant sur les bâtimens de la ville… des laves s’entr’ouvrent… des ruisseaux de feu viennent couler dans toutes les rues… la foudre se fait entendre… la terre tremble… les flammes vomies du volcan avec mille fois plus d’impétuosité, se réunissant au feu du ciel et aux secousses de la terre, brûlent, détruisent,