Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/262

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pas un instant réfléchir aux plaisirs que nous quittons, on n’a pas avec lui le temps, de respirer. Mais qu’est-ce donc, demanda Ceilcour ? vous savez, répondit le génie du feu, que mes états avoisinent les îles de la mer Egée où les cyclopes travaillent pour Vulcain. Ce vallon dépend de Lemnos ; et, comme dans ce moment-ci la guerre est déclarée entre les Dieux et les Titans[1], je suis persuadé que le fameux forgeron de l’Olympe va venir passer la nuit dans son atelier ; ne risquerez-vous rien en vous approchant ? Non, non, répondit Oromasis ; ma sœur

  1. Titans ou Teuts habitans les environs du Vésuve, dans la Campanie. On prétendait qu’ils se servaient de ce volcan comme d’une arme pour attaquer le Ciel ; ils livrèrent près de là, une fameuse bataille où ils furent défaits, telle est l’origine de la fable connue : cette idée qu’ils attaquaient le Ciel venait de leur extrême impiété et de leurs perpétuels blasphêmes contre les dieux. Ces peuples vaincus passèrent en Allemagne ; et prirent le nom de Teutons. Leur taille très-élevée les fit long-temps prendre pour une race de géans.