Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/268

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pas du délire où vous venez de plonger mes sens pendant vingt-quatre heures. — Ce que vous dites serait une séduction, vous vous êtes déjà servi de ce mot ; or songez-vous qu’un tel procédé, ne suppose que de l’artifice d’une part, et de la faiblesse de l’autre ; serait-ce donc là, madame, où nous en serions tous les deux. — J’aime à supposer que non. — Eh bien ! si cela est, quelque chose qui puisse arriver, tous les torts appartiendront à l’amour, et vous n’aurez pas eu plus de faiblesse que je n’aurai mis de séduction. — Vous êtes l’homme le plus adroit. — Oh beaucoup moins que vous n’êtes cruelle. — Non, ce n’est pas cruauté, c’est sagesse. — Il est si doux de l’oublier quelquefois. — Eh bien oui… mais les repentirs ! — Bon, qui pourraient les faire naître, tenez-vous encore aux misères ? — On ne saurait moins je vous jure… je ne crains que votre inconstance, cette petite Dolsé me désespère. — N’avez-vous donc pas vu comme je vous l’ai sacrifiée. — J’en ai trouvé la manière aussi adroite