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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/270

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au lieu de presser le dénouement, il le retardait. Mais point du tout, dit la comtesse, en lui faisant regagner tout le chemin qu’il venait de perdre… voulez-vous qu’on se jette à la tête des gens… Voulez-vous enfin me contraindre à vous faire des avances. — Oui, c’est une de mes manies, je veux que vous me disiez… que vous me prouviez que l’illusion où les circonstances ne sont d’aucun poids dans ma conquête, et que fussai-je l’être le plus obscur ou le plus malheureux, je n’en obtiendrais pas moins de vous ce que j’en exige. — Eh ! mon dieu qu’importe tout cela… moi je vous dirai tout ce que vous voudrez, il y a des momens dans la vie où rien ne coûte à dire, et je parierais presque que vous venez de faire naître un de ces momens-là. — Vous exigez-donc que j’en profite ? — Je n’exige pas plus que je ne défends, je vous ai déjà dit que je ne savais plus ce que je faisais. Permettez-donc, madame, dit Ceilcour en se relevant, que la raison ne m’abandonne pas de même ; mon amour plus