Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/271

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éclairé que le vôtre veut être pur comme l’objet qui l’anime ; si j’étais aussi faible que vous, nos sentimens seraient bientôt éteints ; c’est à votre main où j’aspire, madame, et non pas à de vains plaisirs qui n’ayant que la débauche pour principe, ou le délire pour excuse, laissent bientôt au sein des regrets, ceux qui pour s’y livrer, oublièrent à-la-fois l’honneur et la vertu ; mon procédé vous choque en cet instant où votre âme exaltée voudrait se rendre à des desirs nés de la situation ; réfléchi quelques heures, il ne vous offensera plus ; c’est l’époque où je vous attends, c’est celle où vous me verrez à vos pieds, madame, demander pour l’époux les excuses de l’amant. Oh monsieur ! que je vous ai d’obligation, dit la comtesse en se remettant, puissent les femmes qui s’oublient, trouver toujours des hommes aussi sages que vous. De grâce ordonnez qu’on amène une voiture, et que j’aille au plutôt pleurer chez moi et ma faiblesse et vos séductions. — Vous êtes dans la voiture que vous demandez, madame, c’est une