Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/275

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toutes deux devaient compter sur la main de Ceilcour ; donc, au moyen de l’art de celui qui faisait ses épreuves, la ressemblance complète de la manière d’être de ces deux femmes, quoiqu’operée par des procédés différens, rendait l’équilibre parfait. Et les dernières expériences devaient agir à-peu-près également sur elles, c’est-à-dire en faire essentiellement, résulter ou le bien ou le mal relativement à la différence de leur âme. Ce ne fut qu’après ces considérations bien senties, que Ceilcour se détermina à ses derniers essais.

Il reste exprès quatre jours à la campagne, et arrive le cinquième à Paris ; dès le lendemain il vend ses chevaux, ses meubles, ses bijoux, renvoye ses gens, ne sort plus, et mande à ses deux maîtresses, qu’un accident affreux vient de culbuter à l’instant sa fortune, qu’il est ruiné, et que ce n’est plus que de leurs bontés, et de leurs mains, qu’il espère des secours dans le déplorable état où il est. Les dépenses énormes que venait de faire Ceilcour rendirent