Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/276

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bientôt ces nouvelles aussi publiques que croyables, et voici mot à mot les réponses qu’il reçoit des deux femmes.

Dolsé à Ceilcour.

Que vous avais-je fait, monsieur, pour que vous portassiez le poignard dans mon sein ? Je vous avais demandé pour toute grâce de ne pas feindre un sentiment que vous n’éprouviez pas ; je vous avais montré mon âme et sa délicatesse, vous l’avez déchiré par l’endroit le plus sensible, vous m’avez sacrifiée à ma rivale, vous m’avez conduite au tombeau. Mais cessons de parler de mes malheurs, aussitôt qu’il s’agit des vôtres ; vous me demandez ma main ? venez voir l’état où vous m’avez mis, cruel, et vous reconnaîtrez si cette main peut encore être à vous…… j’expire, et quoique victime de vos procédés, c’est en vous adorant que je meurs ; puisse le faible secours, que je vous offre, rétablir un peu vos affaires et vous rendre digne de madame de Nelmours ; soyez heu-