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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/279

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défaite, abattue, et déjà presqu’environnée des ombres de la mort ; naturellement sensible et jalouse, adorant Ceilcour, elle avait reçu l’affreuse nouvelle de la fête qu’il donnait à sa rivale, dans un de ces momens de crise, où les femmes n’apprennent aucun malheur impunément ; la révolution avait été terrible… une fièvre brûlante en avait été la suite. Ceilcour se jette à ses pieds ; il lui demande mille et mille excuses, et ne croit pas devoir lui cacher l’épreuve qu’il avait eue dessein de tenter. Je vous pardonne celle que vous avez voulu faire sur moi, répondit Dolsé ; accoutumé à vous méfier des femmes, vous vouliez être sûr de votre fait, rien de plus simple ; mais après ce que vous aviez pu voir, deviez-vous supposer qu’il existât dans le monde une créature capable de vous aimer mieux que moi ?

Ceilcour, qui n’avait point de torts relativement à ses projets, mais qui par sa seconde épreuve s’en trouvait effectivement d’impardonnables vis-à-vis de Dolsé qui n’en avait nul avec lui, ne