Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/28

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dans l’Héloïse ; lorsque Momus dictait Candide à Voltaire, l’amour lui-même traçait de son flambeau, toutes les pages brûlantes de Julie, et l’on peut dire avec raison que ce livre sublime, n’aura jamais d’imitateurs ; puisse cette vérité faire tomber la plume des mains, à cette foule d’écrivains éphémères qui, depuis trente ans ne cessent de nous donner de mauvaises copies de cet immortel original ; qu’ils sentent donc, que pour l’atteindre, il faut une âme de feu comme celle de Rousseau, un esprit philosophe comme le sien, deux choses, que la nature ne réunit pas deux fois dans le même siècle.

Au travers de tout cela, Marmontel nous donnait des contes, qu’il appellait Moraux, non pas (dit un littérateur estimable) qu’ils enseignassent la morale, mais parce qu’ils peignaient nos mœurs, cependant un peu trop dans le genre maniéré de Marivaux ; d’ailleurs que sont les contes ? des puérilités,