Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fectation, sans la prétention de le faire, ce n’est jamais l’auteur qui doit moraliser, c’est le personnage, et encore ne lui permet-on, que quand il y est forcé par les circonstances.

Une fois au dénouement, qu’il soit naturel, jamais contraint, jamais machiné, mais toujours né des circonstances ; je n’exige pas de toi, comme les auteurs de l’Encyclopédie, qu’il soit conforme au desir du lecteur ; quel plaisir lui reste-t-il quand il a tout deviné ? le dénouement doit être tel, que les évènemens le préparent, que la vraisemblance l’exige, que l’imagination l’inspire ; et avec ces principes que je charge ton goût et ton esprit d’étendre, si tu ne fais pas bien, au moins feras-tu mieux que nous ; car, il faut en convenir, dans les nouvelles que l’on va lire, le vol hardi que nous nous sommes permis de prendre, n’est pas toujours d’accord avec la sévérité des règles de l’art ; mais nous