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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/66

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dont nous allons raconter les aventures, eut pour son département la Gascogne ; Mazères, le Béarn ; Mesmi, le Périgord et le Limosin ; Maille-Brézé, le Poitou ; Mirebeau, la Saintonge ; Coqueville, la Picardie ; Ferriere-Maligni, la Champagne, la Brie et l’île de France ; Mouvans, là Provence et le Dauphiné, et Château-Neuf, le Languedoc. Nous citons ces noms, pour faire voir quels étaient les chefs de cette entreprise, et les rapides progrès de cette réforme qu’on avait l’inepte barbarie de croire digne des mêmes supplices que le meurtre ou le parricide ; tant l’intolérance était à la mode pour-lors.

Quoiqu’il en fût, tout se tramait avec tant de mystère, ou les Guises étaient si mal informés, que malgré les avis qu’ils recevaient de toutes parts, ils étaient au moment d’être surpris dans Blois, et ils allaient l’être assurément, sans une trahison. Pierre des Avenelles, avocat, chez qui la Renaudie était venu se loger à Paris, quoique protestant lui-même, dévoila tout au duc de Guise. On frémit.