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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 1, 1799.djvu/93

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ter ? Dès que vous pouvez me le rendre, le croyant coupable, pourquoi ne le pouvez-vous de même, son innocence étant assurée ? — Elle ne l’est point : je veux bien passer pour indulgent, mais je ne veux pas que l’on me croie injuste. — Vous l’êtes en n’absolvant pas un homme auquel il vous est impossible de trouver un seul tort. — Terminons ces débats, Juliette, votre père professe le culte proscrit par le gouvernement, il est de la religion qui a mérité la mort à Dubourg ; il a de plus, été trouvé en armes aux environs du quartier-royal. Nous faisons mourir tous les jours des gens dont les dépositions le condamnent ; le baron périra comme eux, si des réflexions plus sages de votre part ne vous déterminent promptement à ce qui peut seul le sauver. — Oh, monsieur, daignez réfléchir au sang qui m’a donné la vie, suis-je faite pour être votre maîtresse, et tant qu’Anne d’Est existera, puis-je être votre femme ? — Ah ! Juliette, assurez-moi qu’il n’est que cet obstacle à vaincre, et vous comblerez tous mes vœux. — Oh