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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 2, 1799.djvu/100

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esclave dans celle qui va devenir votre plus tendre amie. Oui miss, vous la serez cette amie sincère, dit Granwel en balbutiant ; j’ai tant à réparer vis-à-vis de vous, qu’au prix même du sacrifice que je vous fais, je n’ose pas me croire encore quitte, j’attendrai tout du temps et de mes procédés. — Que dites-vous, mylord ? Que mon âme vous est peu connue ? autant les offenses l’irritent, autant le repentir l’entrouvre, et je ne sais plus me souvenir des injures de celui qui fait un seul pas pour en obtenir le pardon. — Eh bien miss ! que tout s’oublie de part et d’autre, et donnez-moi la satisfaction de préparer moi-même les nœuds que vous desirez tant. Ici ? répondit Henriette avec un mouvement d’inquiétude dont il lui fut impossible d’être maîtresse, j’avais cru, mylord, que nous allions repartir pour Londres. — Non ma chère miss, non, je mets toute ma gloire à ne vous y ramener que sous le titre de réponse du rival auquel je vous cède… Oui, miss, je veux en vous montrant, apprendre à toute l’Angleterre à quel