Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/113

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mon château… l’arrêt de son mari, dirons-nous, la condamne à la mort, ce n’est que par pitié que nous l’y soustrayons. Laurence devant périr, trouvera ce sort doux, en comparaison de celui qui lui était destiné ; là, tu l’entretiendras sans cesse de la possibilité de calmer son mari, et de faire éclater un jour son innocence aux yeux d’Antonio ; tu t’excuseras de lui avoir servi de délatrice, tu te rejeteras sur ce que tu as été toi-même dupe de tout ; en un mot, tu tâcheras de regagner sa confiance…… elle ne verra que toi, cela ne sera pas difficile ; tu ne cesseras de m’offrir comme le seul conciliateur qui puisse jamais réussir à lui rendre un jour le repos qu’elle a perdu. Elle te fera part de mes prétentions sur elle ; elle n’a pas osé les dire à son mari, elle te les avouera, Camille ; de ces aveux-là même, naîtront tes séductions ; eh bien ! diras-tu, voilà les moyens de briser vos fers, ne résistez point aux vues de Charles, enchaînez-les par l’attrait des plaisirs, et ne doutez pas qu’un jour lui-même ne conduise Antonio