Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/153

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mon ami, je veux me retirer bientôt, nous ferons nos comptes au premier moment. À vos ordres, madame, dit Herman ; vous connaissez ma probité, mon désintéressement, je suis aussi tranquille sur les fonds que vous avez à moi, que vous devez l’être sur ceux que je régis chez vous. — Mais, Herman, n’avez-vous donc aucun projet d’établissement ? — Je suis jeune encore, madame. — Vous n’en êtes que plus propre à convenir une femme sensée ; je suis certaine qu’il en est dont vous feriez bien sûrement le bonheur. — Je veux avoir une fortune plus considérable avant que d’en venir là. — Une femme vous aiderait à la faire. — Quand je me marierai, je veux qu’elle soit faite, afin de n’avoir plus à m’occuper que de mon épouse et de mes enfans. — C’est-à-dire qu’il n’est aucune femme que vous ayez distinguée d’une autre ? — Il en est une dans le monde que je chéris comme ma mère, et mes services sont voués à celle-là, aussi long-temps qu’elle daignera les accepter. — Je ne vous parle point de ces senti-