Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/154

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mens, mon ami, j’en suis reconnaissante, mais ce ne sont pas ceux-là qu’il faut en mariage, Herman, je vous demande si vous n’avez pas en vue quelque personne avec laquelle vous vouliez partager votre sort ? — Non, madame. — Pourquoi donc toujours chez Sanders ? qu’allez-vous éternellement faire dans la maison de cet homme ? il est militaire, vous êtes commerçant ; voyez les gens de votre état, mon ami, et laissez ceux qui ne le sont pas. — Madame sait que je suis catholique, le colonel l’est aussi, nous nous réunissons pour prier… pour aller ensemble aux chapelles qui nous sont permises. — Je n’ai jamais blâmé votre religion ; quoique je n’en soie pas ; parfaitement convaincue de l’inutilité de toutes ces fadaises, de quelque genre qu’elles pussent être, vous savez, Herman, que je vous ai toujours laissé très-en paix sur cet article. — Eh bien ! madame, la religion… voilà pourquoi je vais quelquefois chez le colonel. — Herman, il est une autre cause à ces visites fréquente, et vous me la cachez, vous aimez Ernes-