Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/158

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sure-toi, chère fille, tu n’auras jamais d’autre époux… et dans le fait, il ne doit rien à cette femme ; la probité… le zèle d’Herman, l’acquittent du côté de la reconnaissance, il n’est pas obligé de se sacrifier pour lui plaire… mais il faudrait tâcher de ne se brouiller avec personne… Monsieur, dit Herman, en pressant le colonel dans ses bras, vous qui me permettez de vous nommer mon père, que ne vous dois-je pas pour les promesses qui viennent d’émaner de votre cœur ?… oui, je mériterai ce que vous faites pour moi ; perpétuellement occupé de vous et de votre chère fille, les plus doux instans de ma vie s’emploieront à consoler votre vieillesse… mon père, ne vous inquiétez pas… nous ne nous ferons point d’ennemis, je n’ai contracté aucun engagement avec la Scholtz ; en lui rendant ses comptes dans le meilleur ordre, et lui redemandant les miens, que peut-elle dire ?… Ah ! mon ami, tu ne connais pas les individus que tu prétends braver, reprenait le colonel agité d’une sorte d’inquiétude dont il n’était pas le maître ;