Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/223

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donc ne paraît-il pas ? — Ses comptes avec la Scholtz, voilà le motif assurément de ce retard qui vous affecte. — L’aurons-nous dès-après cela ? — Oui… vous le verrez, Ernestine… je vous promets de vous le faire voir, à quelque point qu’il puisse m’en coûter… dans quelque lieu que ce puisse être… vous le verrez certainement… et quelle sera la récompense de mes services ? — Vous jouirez du charme de les avoir rendu, comte, c’est la plus flatteuse de toutes pour une âme sensible. — L’acheter au prix du sacrifice que vous exigez, est la payer bien cher, Ernestine ; croyez-vous qu’il soit beaucoup d’âmes capables d’un tel effort ? — Plus il vous aura coûté, plus vous serez estimable à mes yeux. Ah ! combien l’estime est froide pour acquitter le sentiment que j’ai pour vous. — Mais si c’est le seul que vous puissiez obtenir de moi, ne doit-il pas vous contenter ? — Jamais… jamais, dit alors le comte, en lançant des regards furieux sur cette malheureuse créature… et se levant aussi-tôt pour la quitter, tu ne