Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/225

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mieux du monde. Ces lettres excusaient Herman de son silence, il se portait à merveille ; mais accablé d’une reddition de comptes où se rencontrait un peu de désordre, qu’il ne fallait attribuer qu’au chagrin qu’éprouvait Herman d’être séparé de ce qu’il aimait, il était obligé d’emprunter la main de sa bienfaitrice pour donner de ses nouvelles à ses meilleurs amis ; il les suppliait de n’être pas inquiets, parce qu’avant huit jours madame Scholtz elle-même, amènerait à Stockholm, Herman aux pieds d’Ernestine.

Ces écrits calmèrent un peu cette chère amante, mais ils ne la rassurèrent pourtant pas tout-à-fait… une lettre est bientôt écrite, disait-elle, pourquoi Herman n’en prenait-il donc pas la peine ? Il devait bien se douter, que j’aurais plus de foi en un seul mot de lui, qu’en vingt épitres d’une femme dont on avait tant de raisons de se méfier. Sanders rassurait sa fille, Ernestine confiante cédait un instant aux soins que prenait le colonel pour la