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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/233

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celui de songer à autre chose, qu’à y porter le plus prompt remède ; sans vous en parler, sans vous affliger en vain, j’ai tout voulu voir avant que d’en venir à la démarche que vous me voyez faire aujourd’hui ; il n’y a contre vous que des soupçons, voilà pourquoi je vous ai garanti l’horreur d’une humiliante captivité ; je le devais à votre père, à vous, je l’ai fait ; mais pour Herman, il est coupable… il y a pis, ma chère, je ne vous dis ce mot qu’en tremblant… il est condamné… (et Ernestine pâlissant.) — Condamné, lui… Herman… l’innocence même… ô juste ciel ! Tout peut se réparer, Ernestine, reprend vivement le sénateur, en la soutenant dans ses bras, tout peut se réparer, vous dis-je… ne résistez point à ma flamme, accordez-moi sur-le-champ les faveurs que j’exige de vous, je cours trouver les juges… ils sont là, Ernestine, dit Oxtiern, en montrant le côté de la place, ils sont assemblés pour terminer cette cruelle affaire… j’y vole… je leur porte les cent mille ducats, j’atteste que l’erreur