Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/234

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vient de moi, et madame Scholtz, qui se désiste de toute poursuite envers Herman, certifie de même que c’est dans les comptes faits dernièrement ensemble, que cette somme a fait double emploi ; en un mot, je sauve votre amant… je fais plus, je vous tiens la parole que je vous ai donnée, huit jours après je vous rends son épouse… Prononcez, Ernestine, et sur-tout ne perdons pas de temps… songez à la somme que je sacrifie… au crime dont vous êtes soupçonnée… à l’affreuse position d’Herman… au bonheur qui vous attend enfin, si vous satisfaites mes desirs. — Ernestine : moi, me livrer à de telles horreurs ! acheter à ce prix, la rémission d’un crime dont Herman ni moi, ne furent jamais coupables ! — Le comte : Ernestine, vous êtes en ma puissance ; ce que vous craignez peut avoir lieu sans capitulation ; je fais donc plus pour vous que je ne devrais faire, en vous rendant celui que vous aimez, aux conditions d’une faveur que je puis obtenir sans cette clause… Le moment presse… dans une heure, il ne sera plus temps…