Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/162

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ques droits de les blâmer ? Examinons-nous vos incartades avec monsieur de Valmont ? vous troublons-nous dans vos plaisirs ? Daignez donc respecter les nôtres, ou ne pas vous étonner que je sois la première à presser votre époux de prendre le parti qui pourra vous y contraindre… En ce moment la patience échappe à madame de Franval, toute sa colère se tourne contre l’indigne créature qui peut s’oublier au point de lui parler ainsi ; et, se relevant avec fureur, elle s’élance sur elle… Mais l’odieux, le cruel Franval, saisissant sa femme par les cheveux, l’entraîne en furie loin de sa fille et de la chambre ; et, la jetant avec force dans les degrés de la maison, il l’envoie tomber évanouie et en sang sur le seuil de la porte d’une de ses femmes qui, réveillée par ce bruit horrible, soustrait en hâte sa maîtresse aux fureurs de son tyran, déjà descendu pour achever sa malheureuse victime… Elle est chez elle, on l’y enferme, on l’y soigne, et le monstre qui vient de la traiter avec tant de rage,