Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/163

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revole auprès de sa détestable compagne passer aussi tranquillement la nuit que s’il ne se fût pas ravalé au-dessous des bêtes les plus féroces, par des attentats tellement exécrables, tellement faits pour l’humilier… tellement horribles, en un mot, que nous rougissons de la nécessité où nous sommes de les dévoiler.

Plus d’illusions pour la malheureuse Franval ; il n’en était plus aucune qui pût lui devenir permise ; il n’était que trop clair, que le cœur de son époux, c’est-à-dire, le plus doux bien de sa vie lui était enlevé… et par qui ? par celle qui lui devait le plus de respect…, et qui venait de lui parler avec le plus d’insolence ; elle s’était également doutée que toute l’aventure de Valmont n’était qu’un détestable piége tendu pour lui faire avoir des torts, si l’on pouvait, et, dans le cas contraire, pour lui en prêter, pour l’en couvrir afin de balancer, de légitimer par là, ceux mille fois plus graves qu’on osait avoir avec elle.

Rien n’était plus certain. Franval, ins-