Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/235

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le remplirai vous-même quand nous serons ensemble, si vous le jugez alors à propos, à moins pourtant que, dans tous les cas, vous ne m’ordonniez d’agir, et que vous ne le trouviez indispensable, alors je prendrai tout sur moi, soyez-en certain.

Franval approuva dans sa réponse tout ce que lui mandait sa fille, et telle fut la dernière lettre qu’il en reçut et qu’il écrivit. La poste d’ensuite n’en apporta plus. Franval s’inquiéta ; aussi peu satisfait du courrier d’après, il se désespère, et son agitation naturelle ne lui permettant plus d’attendre, il forme dès l’instant le projet de venir lui-même à Valmor savoir la cause des retards qui l’inquiètent aussi cruellement.

Il monte à cheval suivi d’un valet fidele ; il devait arriver le second jour, assez avant dans la nuit, pour n’être reconnu de personne ; à l’entrée des bois qui couvrent le château de Valmor, et qui se réunissent à la forêt noire vers l’orient, six hommes bien armés arrêtent Franval et son laquais ; ils demandent la