Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 4, 1799.djvu/236

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bourse ; ces coquins sont instruits, ils savent à qui ils parlent, ils savent que Franval, impliqué dans une mauvaise affaire, ne marche jamais sans son porte-feuille et prodigieusement d’or… Le valet résiste, il est étendu sans vie aux pieds de son cheval ; Franval, l’épée à la main, met pied à terre, il fond sur ces malheureux, il en blesse trois, et se trouve enveloppé par les autres ; on lui prend tout ce qu’il a, sans parvenir néanmoins à lui ravir son arme, et les voleurs s’échappent aussitôt qu’ils l’ont dépouillé ; Franval les suit, mais les brigands fendant l’air avec leur vol et les chevaux, il devient impossible de savoir de quel côté se sont dirigés leurs pas.

Il faisait une nuit horrible, l’aquilon, la grêle… tous les élémens semblaient s’être déchaînés contre ce misérable… Il y a peut-être des cas, où la nature révoltée des crimes de celui qu’elle poursuit, veut l’accabler, avant de le retirer à elle, de tous les fléaux dont elle dispose… Franval, à moitié nud, mais tenant toujours son épée, s’éloigne comme il peut