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ACTE SECOND.

Amélie, vivement.

Monsieur, je parierais que Mademoiselle votre fille appelle son frère à la vengeance ; qu’elle l’oppose au comte Oxtiern provoqué au combat par ce billet ; que ces deux hommes vont se battre… Oh ! Monsieur, ne serait-il pas d’autres moyens de punir un tel attentat, sans exposer les jours de votre fils ?

Le Colonel.

Sans doute il en est d’autres… il en est d’autres assurément… N’importe… va remettre ce billet ; exécute ce que t’a prescrit ta maîtresse, et compte sur mes soins pour terminer ces débats comme ils doivent l’être. (La rappelant avec impatience.) Amélie, si mon fils venait… s’il approche de cette maison, qu’il ne parle à personne… qu’on me l’amène sur le champ ; donne sur cela les ordres les plus précis.

Amélie, sortant.

Oui, oui, Monsieur, soyez tranquille ; je sens toute l’importance de cette recommandation.




Scène XIV.

Le Colonel, seul.

Mon fils ne se battra point, c’est à moi seul à laver cet outrage… Ô ma fille, ma fille, ta défense ne regarde que moi… je mesurerai mon courage avec celui

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