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ACTE TROISIÈME.


tent : la nuit devient tellement sombre, qu’à peine pourrai-je reconnaître la couleur de l’habit dont on m’a dit qu’il serait vêtu. (Très bas ce qui suit, et surtout sans qu’Ernestine puisse l’entendre). C’est lui, attaquons-le dans le silence, et n’ébruitons pas le combat.

(Il met l’épée à la main, et fond sur Ernestine vêtue en homme, et de couleur dont il vient d’être question. À peine ce combat est-il engagé, qu’on entend dans la coulisse les deux coups de pistolets de celui d’Herman et du Comte ; Herman entre avec précipitation, il vient de tuer Oxtiern. Fabrice accourt un instant après.)




Scène VI, et dernière.


LE COLONEL, ERNESTINE, HERMAN,
ensuite FABRICE.
Cette scène doit marcher avec la plus extrême rapidité.
Herman, encore dans la coulisse.

Meurs, traître, Ernestine est vengée. (Volant séparer les combattants). Arrêtez, juste ciel ! quel sang vous alliez répandre ! malheureux père ! reconnaissez votre fille !

Ernestine, jettant son épée.

Ah Dieu ! (Elle se précipite dans les bras de son père).

Le Colonel.

Chère et malheureuse enfant !

Fabrice, vivement et ne paroissant qu’ici.

Vos malheurs sont finis, Colonel ; à peine informé